Edition #1

En mai 2022 se déroulait l’édition #1 du Prix Utopi·e, le premier prix dédié aux artistes LGBTQIA+. Suite à un appel à candidatures diffusé sur l’ensemble du territoire national, 10 artistes ont été retenu·es par un comité de sélection. 


Sélectionné·es pour la modernité de leur langage esthétique et poétique, les œuvres exposées constituent de forts points d’appui liant les pratiques artistiques à leur contexte politique et culturel. Elles proposent de nouvelles façons de se définir, d’appréhender sa sexualité, son identité de genre et les enjeux qui y sont liés. Elles dénoncent également les violences sociétales à l’encontre des personnes issues de la communauté LGBTQIA+, à l’instar des œuvres d’Alireza Shojaian, artiste iranien censuré et condamné à l’exil.
Cette première édition fut marquée par les décisions prises collectivement entre les artistes, le jury et les fondatrices: partager les deux dotations financières (un total de 7000€) entre les finalistes et d'offrir une exposition collective en galeries non seuleent à lae lauréat·e du Prix du Jury, mais aussi aux 10 artistes sélectionné·es. Avec le soutien d’Isabelle Alfonsi & Cécilia Becanovic, nous avons pu organiser un cycle d’expositions en galerie au sein de Air de Paris, Marcelle Alix et Sultana durant l’hiver 2022-2023.

Comité de sélection :


Isabelle Alfonsi & Cécilia Becanovic, fondatrices de la galerie Marcelle Alix - Thomas Conchou, directeur du Centre d’art contemporain de la Ferme du Buisson et curateur - Raphaël Gatel, galeriste - Brandon Gercara, artiste - Myriam Mihindou, artiste

Nanténé Traoré ©Mathis Payet Descombes

©Bérénice Milon


Damien Rouxel ©Mathis Payet Descombes
Anouchka Oler Nussbaum ©Mathis Payet Descombes
Alireza Shojaian ©Mathis Payet Descombes
etaïnn zwer ©Mathis Payet Descombes
Cristalisa ©Mathis Payet Descombes
Lecture d’etaïnn zwer, édition #1
©Mathis Payet Descombes
Zoe Heselton ©Mathis Payet Descombes
©Bérénice Milon



LES 10 ARTISTES DE L’ÉDITION 2022



Sélectionnées pour la modernité de leur langage esthétique et poétique, les œuvres exposées constituent de forts points d’appui liant les pratiques artistiques à leur contexte politique et culturel. Elles proposent de nouvelles façons de se définir, d’appréhender sa sexualité, son identité de genre et les enjeux qui y sont liés. Elles dénoncent aussi des sociétés violentes pour les personnes issues de la communauté LGBTQIA+ à l’instar des œuvres d’Alireza Shojaian, artiste iranien censuré et condamné à l’exil.


AURILIAN



Aurilian, fake, there must be something behind it

©Arthur Pequin

Né en 1992. Vit et travaille à Marseille.
Aurilian a étudié à la Gerrit Rietveld Academie (Amsterdam) et Cooper Union School of Art (New York). Dans son travail, il sonde des états de vulnérabilité et de fragilité au travers d’installations, textes, performances, dessins et compositions sonores.  En 2018, il crée la plateforme éditoriale “i apologize”. Aurilian traite aussi bien du dessin, de la performance, de l’installation et du texte. Il est artiste, auteur et éditeur.

Il a bénéficié de résidences à Triangle – Astérides (Marseille), Center for Contemporary Arts & GSS (Glasgow), et est actuelleennt résident des Atelier de la ville de Marseille. Son travail a été présenté à Triangle – Astérides (Marseille), Sissi Club (Marseille), CAPC (Bordeaux), CCA (Glasgow), Montez Press Radio (New York), Cooper Union (New-York), Belsunce Projects (Marseille), Centre International de Poésie (Marseille), Tonus (Paris), Haus Wien (Vienne).

ANOUCHKA OLER NUSSBAUM


Anouchka Oler Nussbaum, Le Drama More Show (Pilote)

©Sophie T Lvoff


Les vidéos et performances d’Anouchka Oler Nussbaum sont à la fois des tours de magie, des numéros de stand-up et de la philosophie expérimentale. Les sculptures, objets, animaux et humain·e·x·s qui y prennent part mènent ensemble de jouissives quêtes heuristique. Iels investissent de grandes questions comme l’amour, l’angoisse ou le mode de vie à la recherche de manières d’être au monde, d’être à soi qui soient exutoires, réparatrices, émancipatrices. Née à Saint Malo en 1988, Anouchka Oler Nussbaum grandit dans une succession de maisons en construction. Elle obtient un MFA du Piet Zwart Institute de Rotterdam en 2012 et participe au post diplôme de l’ENSBA Lyon en 2015. En 2018, elle entreprend un master en études de genre à l’université de Louvain la Neuve pour conduire une recherche sur les Gouines rouges, un groupe de lesbienne politique. Elle vit et travaille aujourd'hui à Bruxelles où elle a co-fondé feeelings en 2017, un artist-run-space travaillant sur des préoccupations économiques et affectives.

Elle a présenté et développé son travail dans le cadre d'expositions, d'événements collectifs et de résidences avec Galerie (INT), Triangle France (FR), Aware : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (FR), Le Centre national des arts plastiques (FR), Entreprise Projects (GR), La Ferme du Buisson (FR), frac île-de-france - le plateau (FR), Cooper Gallery (UK), MOTINTERNATIONAL (BE), De Appel (NL) et à Setu (FR).


DAMIEN ROUXEL

©Morgane Vie


"Fils d’agriculteurs, Damien Rouxel a grandi à la ferme. Il connaît la dureté, les codes, les outils, le langage du monde paysan. Son travail plastique (photographie, vidéo, sculpture, installation et performance) vise à une réappropriation de la ferme pour la transformer en un terrain de jeu où les animaux, ses parents et sa sœur, les machines, les outils et tout ce qui constitue l’environnement de travail deviennent le décor et les acteur.trice.s de ses mises en scène." Julie Crenn

Damien a exposé au FRAC Bretagne, au MAC VAL, à la Galerie Jeune Création, à Transpalette, à la Triennale de Belgrade. Il a participé à de nombreuses publications, conférences et performances. Son travail a été acheté par le FRAC Poitou-Charentes.


ALIREZA SHOJAIAN


Alireza Shojaian, Sous le ciel de Shiraz


Alireza Shojaian est un peintre et activiste visuel Iranien. Né à Téhéran, Iran, en 1988, Shojaian représente ses sujets nus ou partiellement nus dans des compositions intimes et vulnérables. Son travail tend à combattre les préjugés à l’encontre des populations LGBTQA+ tout en créant un espace d’expression dédié aux identités masculines non-hétéronormatives. Son travail reflète l’histoire queer d’Asie occidentale, son contexte actuel, en regard de ses experiences personelles. La sexualité de Shojaian rendait impossible la poursuite de sa pratique en Iran, où la nudité est constamment censurée et où l’orientation sexuelle est instrumentalisée et réprimée par les autorités au pouvoir. En 2016, il s’installe à Beirut puis en 2019, il obtient de l'ambassade française au Liban une résidence artistique auprès de l’Académie des Beaux-Arts à Paris où il vit et travaille désormais.

ETAïNE ZWER


© Romy Alizée
etaïnn zwer, LESS COOKING MORE CRUISING


Iel poursuit une pratique discrète, obsédée par le pouvoir de métamorphoses du poème, qui explore un certain éros queer (à inventer), des identités (joyeusement) ambiguës, et une politique (utopie) du soin et de l’intimité, ces trois-là opérant comme technologie radicalement tendre pour faire advenir des mondes agréables enfin décolonisés.

Iel croit à l’écriture comme sueur politique, à la magie du toucher et au rythme comme outil d’empuissancement.

Il est écrit des textes vaporeux alignés comme des couteaux, micro-mantras soniques, lectures performatives, rituels d’attention et d’échange, ateliers d’écriture en drag, déclarations (d’amour) vidéos, installations discrètes : créent un espace pour fantasmer des expériences intimes.

Leur travail a été présenté dans des galeries [Marcelle Alix (Paris), Villa Belleville (Paris), Rond Point Projects (Marseille), Mimosa House (Londres)], des festivals [extra ! (Centre Pompidou Paris), Littérature, etc. (Lille)], à la radio [Station Station, Rinse] et dans des magazines tels que SPAM, Phylactère, How to become.

ZOE HESELTON


©Laura Sifi
A Song is a Fire in the Palm of Your Hand, Zoe Heselton & Lola Golzàlez 


Née en Angleterre en 1994. Vit à Strasbourg.
Elle est poète, musicienne, traductrice, artiste et observatrice d’oiseaux. Autodidacte, elle se forme en faisant, en collectif et au fil des rencontres. Son travail explore notamment des questions de traduction, de passage et de transmission, avec une sensibilité particulière portée à la poésie écrite et orale, aux musiques folk/populaires, et aux oiseaux. Elle traduit principalement de la poésie et édite de la musique avec la micro-maison de disques et d’éditions Soleils Bleus qu’elle a co-fondé en 2015 avec le musicien et plasticien Léonie Risjeterre. Elle travaille en ce moment en solo sur de nouvelles collections de chansons ; en tant que traductrice avec Inès Hosni (poète et graphiste) et sur une traduction inédite en français du poète américain Kenneth Patchen; elle collabore en tant que musicienne avec Merve Salgar et le groupe de musiques expérimentales L’Ecluse ; et elle a récemment participé à l’exposition Ce que nous avons perdu dans le feu à la Villa Arson, Nice, où elle a travaillé avec la réalisatrice Lola Gonzalèz et présenté un travail de poésie, de photographie et et de field recordings porté sur les oiseaux, intitulé To Feel Such Deep Strange Joy.

VALENTIN NOUJAÏM


Valentin Noujaïm, LES FILLES DESTINÉES


Né en France en 1991 de parents libanais et égyptiens, Valentin Noujaïm a suivi des études en sciences politiques à l’IEP de Lille. Pendant son cursus, il effectue une année de stage dans un cinéma art et essai de Los Angeles et rédige un mémoire de recherche sur la représentation des femmes dans le cinéma italien de 1944 à 1960.

Après son diplôme en 2015, il s’installe à Berlin, où il travaille aux côtés du réalisateur Karim Aïnouz ; il a notamment été co-auteur et assistant sur le documentaire THF Central Airport (Berlinale Panorama 2018) et le film Mariner of the mountain (Cannes, sélection officielle, 2021). Il intègre en 2016 la Fémis, en département scénario dont il est diplômé en juillet 2020. Il y écrit 4 long métrages, une série télévisée, et des courts-métrages. Son premier court-métrage de fiction, Les filles destinées (produit par Kometa Films et Iliade et Films) est en post-production. Le film à reçu le soutien du CNC et de la région Normandie. Valentin écrit également son premier long-métrage La nuit des reines, une coproduction franco-italienne (Kometa Films et Tico Films). 

H. ALIX SANYAS

HERMAN@S, Photo de tournage


Hélène Alix Mourrier est un·e graphiste & un·e artiste, engagé·e pour les identités queers. C’est au cours d’un parcours complet en arts appliqués à Estienne de 2006 à 2011 qu’H. s’engage pour les transidentités, et réalise OPÉ-TRANS en collaboration avec l’association OUTrans, un projet portant sur les différentes opérations féminisantes et masculinisantes pour les personnes trans*. En 2012, iel intègre les Beaux-Arts de Paris, et se spécialise en céramique, en installations et en performances. En parallèle de ses études à l’Ensba, H. répond à des commandes de design graphique, pour les milieux et les collaborateurices féministes et appartient à plusieurs collectifs et associations, luttant pour les personnes LGBTQI+ et exilées. De 2017 à 2018, iel suit la formation des Ateliers des Horizons, au Magasin de Grenoble, dirigée par Peggy Pierrot. Iel enseigne aujourd’hui le design graphique et plus particulièrement les pratiques éditoriales. H. fait parti·e de la collective de recherches typo·graphiques inclusives et non-binaires Bye Bye Binary et a réalisé en 2021 son premier court-métrage HERMAN@S (Les Adelphes). sélectionné dans plusieurs festivals et primé.

VICTORA SOUFFLET

Victoria Soufflet, We live in a heterosexuality


Elle a poursuivi des études d’arts appliqués et design à l’Ecole Supérieure des Arts Appliquées Duperré et à l’École Supérieure d’Art et de Design à Valence. Aujourd’hui, elle co-gère le project space KEUR qui accueille des expositions de jeunes artistes LGBTQIA+. Elle a également co-fondé la revue SHOW.

La sculpture, la peinture, le texte, l’édition, l’autogestion en groupe et l’enseignement critique composent ma pratique. Celle-ci tend à ne pas avoir de medium figé mais à les questionner, à les expérimenter et à les déconstruire au rythme de mes besoins professionnels et personnels. Mon travail s’attache à défaire les essentialismes, les binarismes, les disciplines, le concept de Nature ainsi que les dispositifs normatifs de contrôle et de production des subjectivités et de la matière depuis mon expérience située de la transidentité.

NANTÉNÉ TRAORÉ

Nanténé Traoré, Tu vas pas muter


Nanténé est photographe et auteur. Après un cycle de classes préparatoires littéraires et un DNA aux Beaux-Arts de Nantes métropole, il s’installe à Paris, où il vit et travaille aujourd’hui. Ses nombreuses séries argentiques oscillent entre traces documentaires des milieux qu’il côtoie, et cheminements poétiques où se lisent de multiples histoires d’amour et de vies. Son travail d’archivage se concentre notamment sur les milieux trans*. Son écriture, en flux tendu, interroge les notions d'intimités plurielles, d'amour et de mémoire.

Il a participé à des expositions individuelles (Galerie Particule, Ecole centrale Supélec), collective (Mains d’Oeuvres, Galerie Anne Claire Simon), a écrit de livres (La vie t’arrache à moi, Nos amours radicales), des articles et des non fictions ainsi que des pièces de théâtre (Self Portrait of my generation, À la tâche à venir (celle d’enterrer le monde), Le Métamorphe).
©Utopi.e 2025

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