Edition #3
Avec les artistes Mathis Benestebe - Rachid Boukharta - Bruta et TEATRO ROSA - Cristiano Codeço De Amorim - Luce Ebene - Tirdad Hashemi & Nazanin Aharipour- LOW LOV - Ayoub Jasmina Moumen - Thiên-Ngoc Ngô-Rioufol - Kelsi Phụng - Estelle Prudent - Maeva Totolehibe
Pourtant, les douze artistes lauréat·x·es du Prix Utopi·e se jouent de ces limites, interpellent le monde par leurs œuvres, tissant ensemble leurs histoires pour révéler un paysage vibrant d’engagements, de mémoires, de résistances et de renaissance.
Accueillie dans les espaces du Centre Wallonie Bruxelles à Paris, désormais libérés de leur fonction traditionnelle, la troisième édition du Prix Utopi·e se déploie comme un laboratoire vivant d’explorations interdisciplinaires, redéfinissant ainsi l’expérience artistique. Cette nouvelle édition s’ouvre à de nouvelles manières d’engager le public, encourageant les visiteur·x·ses à explorer l’art de manière non prescriptive, favorisant des interactions spontanées et des découvertes artistiques queer dans l’espace commun.
Les œuvres des douze artistes et collectifs illustrent la violence des mots, des actes et des contextes, révélant la tension entre l’expression individuelle et les codes sociaux. Chaque artiste, à sa manière, crée un langage alternatif qui transcende les frontières traditionnelles des expressions artistiques, transformant l’espace d’exposition en un lieu de méditation sur l’essence et les limites de l’existence humaine et non humaine. À travers leurs œuvres et performances, cette exposition cherche à illuminer les intersections de l’art, de l’activisme et de l’identité personnelle, révélant comment ces dimensions se reflètent, se défient et dialoguent au sein de contextes géographiques et géopolitiques variés.
Programmation
→ Vendredi 13 septembre de 18h30 à 21h30
Soirée d’ouverture merqueer rétrograde avec les performances de Luce Ebene et Maeva Totolehibe,
Stands ésotériques de Camille Astro et Noémie Taty
Librairie Violette & Co
Soirée au Cabaret des Merveilles en partenariat avec Les Inrocks
→ Samedi 14 septembre de 15h30 à 21h
Performance et projection de films de Luce Ebene au Centre Pompidou dans le cadre du festival Extra!
→ Jeudi 19 septembre de 19h à 22h
Projections de courts-métrages Utopi·e Chéries (en collaboration avec le festival Chéries Chéris)
Performance Je suis trans et racisée et je fais de la performance d’Ayoub Jasmina Moumen et Bruta
Rencontre entre Marwan Kaabour, auteur de Queer Arab Glossary et Sido Lansari, artiste
Lectures de textes avec Meryem Alqamar, Selim-a Attalah Chettaoui et Rim Battal
Librairie Violette & Co
LES 10 ARTISTES DE L’ÉDITION 2024
Sélectionnées pour la modernité de leur langage esthétique et poétique, les œuvres exposées constituent de forts points d’appui liant les pratiques artistiques à leur contexte politique et culturel. Elles proposent de nouvelles façons de se définir, d’appréhender sa sexualité, son identité de genre et les enjeux qui y sont liés. Elles dénoncent aussi des sociétés violentes pour les personnes issues de la communauté LGBTQIA+ à l’instar des œuvres d’Alireza Shojaian, artiste iranien censuré et condamné à l’exil.
MATHIS BENESTEBE
Mathis Benestebe, photographe de 21 ans, vit à Toulouse. Diplômé de l'ETPA en 2023, il explore l'intimité, l'autobiographie, et le manque. Sa démarche artistique, centrée sur l'expérimentation visuelle, cherche à saisir le sentiment de contenance.La photographie agit comme une preuve tangible de sa propre réalité. Il est un photographe du contrôle, il aime penser et prévoir. Comme pour matérialiser au plus juste des symboles impalpables, il choisit avec attention chaque élément de ses images. C’est un rédacteur jaloux du poète, s’efforçant de trouver l’émotion là où elle se cache.
RACHID BOUKHARTA
Formé à l'Université de Picardie Jules Verne, Rachid Boukharta a dévoilé dans son mémoire de master "Arabesques et entrelacs, miroirs d’une spiritualité et d’une corporéité", les premières nuances de son interrogation sur l'identité. Sa démarche s'est distinguée avec La Promesse de Pierre Boutillier, qui a suivi son parcours artistique. Brahim Naît-Balk a guidé Rachid Boukharta vers sa collaboration avec Laurent Baudoin sur Le derviche amoureux en 2021, une exploration de l'homoérotisme arabo-musulman. Lauréat de plusieurs résidences, dont TRAME à la Cité Internationale des Arts en 2022 et le programme Tremplin du Frac Picardie en 2023, Rachid Boukharta a continué à enrichir son expression artistique, aboutissant à la création de portraits marquants d'El Hedi Ben Salem exposés à Rabat (AHAYE). Il poursuivra son exploration à travers la résidence au Château de Servières à Marseille et une exposition prévue au Musée National d'Art Africain à Washington en 2025.
BRUTA & TEATRO ROSA
Fille d’un père français et d’une mère brésilienne, Bruta (née au Havre en 1999) vit et travaille entre les deux pays. Diplômée en 2023, elle montre son travail la même année dans la galerie FONTE à São Paulo au Brésil, mais aussi en s’investissant dans la scène Ballroom naissante à Marseille. Elle crée BIXARADA, son premier spectacle, en avril 2024 fondant ainsi TEATRO ROSA, sa compagnie d’art vivants. Bruta est lauréate de la troisième édition du prix Utopi·e, et décide d’inviter sa compagnie à cette occasion pour proposer un cycle d’exposition autour du travail qu’iel ont mené ensemble. Elle intègre également cette année la nouvelle promotion d’Artagon Marseille.
TEATRO ROSA est une compagnie de spectacle vivant, mêlant danse, théâtre et performance dont Bruta assure la direction artistique. TEATRO ROSA aspire à devenir une maison de production qui vise à produire des artistes ayant une sensibilité trans et décoloniale.
(Direction artistique : Bruta / Administration : Yanaka Saint Laurent / Interprétation : Selva Gonzalez, Zazou, Kennymphe, Gloriadmirable et Léon Heitz / Création musicale : Kennymphe et Zazou / Costumes : Lauren Slater Agency / Vidéo : Ugo Gerardi, Raphaël Sawadogo-Mas et Lavande Labussière / Photo : Ix Dartayre et Nico Silva)
CRISTIANO CODEÇO DE AMORIM
Diplômé de l’École supérieure des beaux-arts de Bordeaux en 2022, Cristiano Codeço De Amorim développe une pratique artistique autobiographique et transdisciplinaire. Né et ayant grandi au Portugal avant de s'établir en France en 2007, il utilise son parcours personnel pour explorer des thèmes comme l’immigration, la classe populaire, mais aussi l’homosexualité, la masculinité et la féminité. Son travail, qui oscille entre installations, écriture, sculpture et vidéo, est profondément imprégné de culture populaire. En 2024, il est lauréat du Prix BEAM x ebabx.
LUCE EBENE
TIRDAD HASHEMI & NAZANIN AHARIPOUR
Tirdad Hashemi s'appuie sur une formation aux Beaux-Arts et une existence nomade pour explorer les thèmes de l'identité, de la mémoire et de la quête d'appartenance à travers ses peintures évocatrices.Nazanin Aharipour est une artiste pluridisciplinaire née à Téhéran et titulaire d'une licence en communication visuelle. Elle travaille avec un large éventail de médium, de la photographie àla vidéo en passant par l'installation. Récemment, elle a travaillé sur des installations parce qu'elle n'était plus satisfaite des œuvres d'art en deux dimensions et qu'elle souhaitait que le public ne se contente plus de regarder, mais ressente. Ensemble, leur art incarne leur quête commune de découverte de soi et leur profonde empathie pour la condition humaine. Leurs œuvres témoignent du pouvoir de transformation de la créativité et de l'amour, invitant les spectateur·ices à réfléchir aux thèmes universels du foyer, de l'appartenance et de la complexité des émotions humaines.
LOW LOV
Low Lov est un.e artiste afroféministe transdisciplinaire, plasticien.ne et musicien.ne. Depuis ses études aux Beaux-Arts de Nantes et à la Central Saint Martins School of Art and Design, iel développe une œuvre polymorphe où les différentes pratiques s’inscrivent dans un principe de continuité que l’on pourrait dire énergétique ou vibratoire. Au fil de ses performances, de ses concerts et de ses installations, Low Lov s’en remet en effet à une spiritualité ancestrale afin de conjurer les codes et dispositifs de l’occident colonial patriarcal, et de produire du même coup des portails ouverts sur d’autres mondes, organiquement désirables, prêts à accueillir notre puissance créatrice. Ses dernières performances ont eu lieu à Paris, (notamment au Centre Pompidou et à Lafayette Anticipations), mais aussi à Marseille (Cabaret Aléatoire),à Copenhague(Christianshavns Beboerhus) et à Los Angeles (PSLA). Ce 31 octobre 2023 , en l'honneur de la fête des mort.e.s, elle sort le clip «Deep Washer», prologue à son prochain EP.
AYOUB JASMINA MOUMEN
Artiste visuelle et performeuse issu·e de la mode, Formée aux Beaux-Arts de Tunis, notamment grâce aux cours du soir, puis à Esmod, Ayoub Jasmina a également poursuivi ses études à l’EESAB de Lorient, où elle a obtenu un master deux en arts plastiques et performance (DNSEP Art). Ielle s'est rapidement senti·e limité·e par l'univers de la mode, rejetant son système consumériste et inaccessible, ainsi que la tyrannie du "see now, buy now". En 2018, elle a fondé R.E.W_Studio (Refuge Engaged Wear), un studio-laboratoire anti-fashion qui exprime le chaos et la violence du monde à travers le textile. Ayoub Jasmina s'intéresse à l'upcycling et explore le textile comme matière plastique et performative. Puisant dans ses racines tunisiennes et dans la transe, notamment le rituel du Stambali, ielle questionne notre rapport à l'intime, au social et à l’intangible. À travers divers médiums, ielle aborde les enjeux de l'industrie de l'art, de la consommation, de l'identité, de l'immigration et du genre. En 2020, Ayoub s'est lancée dans la musique technoise et a co-créé le collectif Shakel en 2022.
Elle participe à des projets à Malte, Copenhague, Saint-Denis, Berlin et Paris, et est Lauréat·e de la bourse "Un Certain Regard" de l'ADAGP pour 2022-2023.
THIÊN-NGOC NGÔ-RIOUFOL
© Antoine Aphesbero
Thiên-Ngoc Ngô-Rioufol est un artiste réfugié politique vietnamien vivant entre Paris et l'Ardèche, le travail inclut des dessins, des installations, des performances et des sculptures. Des récits personnels et collectifs depuis sa position d'artiste queer racisé et antiquaire, de la rue au château, de la norme à la marge, des réels aux fictions. Je ne veux pas des ponts mais des seuils. Il a participé à plusieurs expositions à travers l'Europe (CAPC de Bordeaux, Extramentale, e Centre d'art de Neuchâtel, QReclaim...) mais tout n'est pas correctement référencé sur internet dues à certaines coquilles sur son nom.
KELSI PHỤNG
Kelsi Phụng est un·e artiste Français·e Vietnamien·ne non-binaire. Entre illustration, écriture, vidéo et performance, son travail place en son centre les thématiques de la construction et de la déconstruction des identités minorisées, des corps colonisés et de leur réappropriation en dehors du regard majoritaire. Après le court-métrage Les lèvres gercées qui raconte l’impact du manque de communication intrafamiliale pour une jeune personne trans et le développement de la série What it takes, iel travaille aujourd’hui sur plusieurs projets dans la même lignée, entre découverte de soi, affirmation, revendication et célébration.