ÉDITION 2023

[APPEL À CANDIDATURES CLÔTURÉ]

✦ RDV AUX MAGASINS GÉNÉRAUX DU 24 MAI AU 28 MAI 2023
✦ SOIRÉE D’OUVERTURE MARDI 23 MAI 2023 DE 18H À 23H

Il est destiné aux artistes LGBTQIA+ dont les pratiques artistiques explorent autant dans le discours que dans la forme leurs identités mouvantes, illustrent leurs rêves et inspirations ; sensibilisent aux discriminations sexuelles et de genre, bousculent les modèles hétéronormatifs et cisgenres, et surtout rejettent les injonctions à rentrer dans des cases.

Le Prix Utopi·e s’intéresse aux pratiques artistiques LGBTQIA+, à la qualité de la conception et de la recherche, à sa dimension militante, sa sensibilité et sa singularité. Nous attendons de “l’oeuvre manifeste” qu’elle soit à l’image de son temps, qu’elle s’inscrive dans une pratique contemporaine et qu’elle soit pensée comme espace d’interrogations des représentations sociales. Nous l’imaginons comme un vecteur d’émancipation, de transformations mais aussi proposant une pensée nouvelle de notre société. “L’œuvre manifeste” ne sera pas nécessairement celle exposée aux Magasins généraux. L’œuvre exposée pourra être une nouvelle production, ce choix se fera en discussion avec les membres du jury.

  • Une exposition des 10 artistes sélectionné·es aux Magasins Généraux du 24 au 28 mai 2023 
  • Les artistes recevront une dotation de 1000 € ainsi qu’un budget pour les frais de production à hauteur de 300 €.
  • Chaque artiste disposera s'iel le souhaite, d'une résidence à la Maison Artagon (Loiret) de 2 semaines sur la période de septembre 2023 à juin 2024
  • Les artistes proposant de la performance, des lectures, de la danse ou encore de la musique seront programmé·es lors d’un événement organisé en partenariat avec la galerie That’s what x said à Bruxelles pendant l’automne 2023.
  • Enfin, le Prix Utopi·e se définit aussi par le biais d'opportunités de diffusion, d'accompagnement ou d'acquisition dont pourront bénéficier les dix artistes, en lien avec les partenaires du projet.

       Les membres du jury
  • Emilie Renard, directrice de Bétonsalon
  • Clément Postec, conseiller artistique, commissaire d’exposition et cinéaste
  • H·Alix Sanyas (Mourrier), artiste et membre de la collective Bye Bye Binary
  • Adeline Rapon, artiste et photographe
  • Julie Crenn, docteure en histoire de l’art, critique d’art (AICA) et commissaire d’expositions indépendante

Les artistes sélectionnéxs de l’édition 2023



MAÏC BAXANE
Né·e en 1984 en région parisienne, Maïc Baxane vit et travaille à Paris. Ell·e dessine et produit ses affiches-images sous forme de multiples aux couleurs franches, des visuels jouissifs qui placent les corps en leur cœur, bousculent et redéfinissent les représentations qui nous entourent, esquissant d'autres mythologies. Impliqué·e et partie prenante des communautés queer, son travail de design graphique et d'illustration participe à la création de messages et de signes pour nos luttes, nos revendications, nos imaginaires. C’est depuis une subjectivité queer et féministe aussi, qu’ell·e travaille l’autoportrait, outil d’exploration à de multiples fins.

© Lucie Boiron



NELSON BOURREC CARTER
Nelson Bourrec Carter est un artiste et réalisateur Franco-Américain. Sa pratique qui lie film, photographie et installation, s’articule autour des liens tissés entre territoires fictionnés et paysages réels, et les questionnements identitaires qui leurs sont inhérents. Ses tropismes sont ceux de ses origines familiales, françaises et afro-américaines, de son identité queer, ainsi que des narrations qui ont forgé son regard sur cette triple culture. Ses images sont empreintes des grandes mythologies américaines, autant documentaires qu’hollywoodiennes, et chacune de ses pièces s’appuie sur ces ressources autant qu’elle en interroge la structure. Ses films ont été montrés dans des festivals tels qu’Entrevues Belfort ou Vila do Conde, à la Cinémathèque Française, mais également dans des centres d’arts comme le MacVal, le Jeu de Paume ou le MoMA.


AËLA MAÏ CABEL
Aëla Maï Cabel est né·e en 1995. Iel fonde sa pratique sur l’échange des savoir-faire et savoirs, travaillant notamment la céramique, la performance, l’édition, les ateliers de partage, la cueillette et le glanage. Son travail se compose d'un ensemble de pièces se présentant sous la forme d'installations. Si ce terme générique vient préciser des postures historiques dans l'histoire de l'art, iel se connecte ici tant aux savoirs ancestraux qu'aux économies du partage, lui donnant la possibilité ouverte (ou offerte) de faire advenir, à présent, un futur.

Iel nous invite à nous relier à des forces, celles de la nature ou de la cosmogonie, de travailler de plus près les notions d'autonomie et d'autogestion, de questionner les féminismes comme pensée écosophique et enfin d'aborder toutes matières (argile, textile, teinture, laine, bois) comme la zone sensible d'un territoire de rencontres, de trouvailles et d'enchantement.

Extrait de biographie écrite par Claire Laporte, Centre d'art Ultra association
© Oriane Robaldo



JORDAN ROGER BARRÉ
Jordan Roger est né en 1996 et est diplômé de l'Ensa de Bourges en 2021. Il a volontairement barré son nom de famille suite à l'excommunication familiale qu'il a subi il y a quelques années par les témoins de Jéhovah.

Dès lors, il voue un culte à sa propre colère. Ses œuvres, toujours militantes, se dressent en réaction à l'hétéropatriarcat, aux inégalités de classes et questionnent plus généralement la Religion, ses amours, ses icônes et la Famille.

Jordan utilise des codes connus de toustes pour les détourner de leur statut originellement conçu. Ses doigts d'honneurs se matérialisent dans un travail pluridisciplinaire qui se nourrit d'un champ lexical gay. Un château de princesses en flammes, une chorale de sirènes, une fausse page wiki en céramique, un travesti dans une robe de mariée. Des doigts d'honneurs couleurs pastels recouverts de paillettes et affublés de phrases chocs espérant pouvoir endoctriner le plus de brebis possibles.



NO ANGER
[à venir]



AUDREY COUPPÉ DE KERMADEC
Audrey Couppé de Kermadec (iel) est un.e journaliste, un.e écrivain.e, un.e artiste visuel.le et performeur.euse non-binaire et afrodecendant.e. Son travail explore des sujets allant des traumatismes de l'enfance à la santé mentale, en passant par les normes de genre et l'expérience d'être une personne noire touchée par le sexisme. Originaire de Guadeloupe et de Martinique, l'artiste antillais.e utilise son art comme un acte d'amour de soi et un lieu sûr pour montrer sa vulnérabilité. Ses œuvres se veulent hybrides et mêlent le dessin digital, les textes personnels, les photos argentiques et les pistes sonores oniriques pour tisser des collages intimes et politiques.



NAELLE DARIYA
Naelle Dariya est autrice, performeuse et comédienne. Après des études de lettres, elle suit une formation intensive à l’Ecole du jeu et travaille régulièrement sous la direction d’Alexis Langlois, Paul B. Preciado et Yann Gonzalez dans des films résolument queers.
Son travail personnel est une critique acerbe du cistème. Dans sa performance Les cishets à l’anis, elle pointe du doigt la subjectivité de l’auto-détermination et parle d’intersectionnalité avec humour. Dans saon seul.e-en-scène autofictionnel.le Faites-moi tourner, elle évoque avec beaucoup d’autodérision son parcours de comédienne, en tant que personne trans, racisée et issue d’un milieu populaire. Le récit évolue rapidement vers une satire où personne n’est épargné.e… Ses thèmes de prédilection s’articulent autour des questions de la reproduction sociale, de sa haine de la bourgeoisie, et de l’hypocrisie des êtres humain.es. Parallèlement, aux côtés de son ami river, cinéaste et militant, iels ont fondé le collectif SHEMALE TROUBLE qui promeut les cultures trans et queers dans le milieu de la nuit.
© SMITH



SIDO LANSARI
Sido Lansari est un artiste pluridisciplinaire. Il est né et a grandi à Casablanca, au Maroc. Il a travaillé à la Biennale de la danse et la Biennale d’art contemporain de Lyon pendant ses études de communication
culturelle. En 2014, il s’installe à Tanger et rejoint l’aventure de la Cinémathèque de Tanger dont il en est le directeur jusqu’en septembre 2022.
Actuellement au Post-diplôme Art à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon, il y développe un projet sur L’Ahzem, premier mouvement queer maghrébin en France.
Sa pratique artistique s’articule autour de questions liées à l’identité, au genre et aux sexualités en explorant les angles morts de la mémoire, du point de vue de l’héritage linguistique, artisanal ou archivistique. À travers des médiums comme la broderie, la photographie et la vidéo, il interroge un récit collectif pour construire une réflexion et une mémoire individuelles.
En 2018, il est artiste résident à la Friche la Belle de Mai à Marseille. Il y développe Les Derniers paradis, son premier court-métrage, Grand Prix 2019 du Festival Chéries-Chéris à Paris. Il crée en 2020 divine, fanzine participatif et pluridisciplinaire en ligne, qui favorise la contribution d’artiste d’univers multiples en leur offrant un espace d’expérimentation de la pratique artistique domestique dans un contexte de pandémie.
Son travail est exposé jusqu’au 19 mars 2022 à l’Institut du Monde Arabe dans le cadre de l’exposition Habibi, les révolutions de l’amour.



ELIJAH NDOUMBE
Elijah Ndoumbe est un·e artiste multidisciplinaire, réalisateur d’images en mouvement, tisseur de rêves, et collaborateur. Iel travaille sur des méthodes de connexion artistique, de sensibilité et de pensée disruptive. Dans sa·on processus de création Elijah fait appel à l’ensemble de ses sens, ainsi les sensations du souffle, du corps, de l’espace, du désir, de la musique et du mouvement deviennent des éléments clés dans la production d’images.

Ndoumbe a été artiste en résidence à Black Rock Sénégal et a exposé dans l’exposition collective Black 40 Rock organisée par Kehinde Wiley à la Biennale de DAK’ART 2022. Iel fait partie du programme CPH:LAB (2022-2023), a exposé à la Biennale Africaine de la photographie à Bamako (2022-2023), et développe actuellement un projet avec des artistes entre la France, le Sénégal et les États-Unis.
© Muhammad Salah



KIANUË TRAN KIÊU
Kianuë Tran Kiêu est un·e artiste asiofuturiste non-binaire et transdisciplinaire. Son travail est traversé par 3 grandes notions : le sanctuaire émotif, le mysticisme résilient et les luttes queer et antiracistes. Ses œuvres se matérialisent dans un univers poétique et onirique, inspiré de ses imaginaires de replis. Elles soulignent l’importance de faire mémoire collective, de réclamer son héritage queer et d'être moteur de sa narration. Kianuë réfléchit la libération des corps queer et racisé·e·x de tout contrôle, la réappropriation d’une spiritualité trans décolonisée comme rite de résilience, ainsi que la sensibilité comme puissance de révolte, de résistance et d’autodétermination politique.